Utilisation du CPF à la retraite : est-ce possible ?

Un fait têtu s’invite au seuil de la retraite : les droits inscrits sur le Compte Personnel de Formation ne s’évaporent pas dès la dernière fiche de paie. Loin de l’idée reçue, la loi autorise encore leur mobilisation sous certaines conditions même lorsque la vie professionnelle s’achève.

Depuis novembre 2020, toute formation financée par le CPF reste envisageable, à une seule réserve : ne pas toucher une pension de retraite à taux plein. Ce détail, souvent ignoré, trace une frontière nette : tant que le retraité n’a pas acté la liquidation de tous ses droits, son CPF est toujours à portée de main.

Le CPF à la retraite : ce que dit la réglementation aujourd’hui

L’utilisation du Compte personnel de formation (CPF) au moment où la carrière prend fin peut étonner, voire dérouter. Ce dispositif, censé faciliter l’accès à la formation durant toute la vie professionnelle, ne s’éteint pas brusquement dès le dernier jour de travail. Pour autant, il s’accompagne de limites bien précises.

Dès le départ en retraite, tout crédit de nouveaux droits via le CPF s’arrête. Aucune alimentation supplémentaire n’est ajoutée une fois la pension liquidée. Malgré cela, tant que la pension n’est pas accordée à taux plein, il reste possible d’utiliser les droits disponibles pour financer une formation. Plus concrètement : quand l’activité prolonge au-delà de l’âge légal ou s’accompagne d’un cumul emploi-retraite, le CPF reste mobilisable tant que tous les trimestres n’ont pas été validés.

Les consignes transmises par la Caisse des dépôts sont sans équivoque : sitôt la retraite à taux plein liquidée, l’accès au CPF s’arrête et les sommes qui restent deviennent inutilisables. Le compte peut afficher un solde, il n’ouvre plus aucun droit à la formation.

En pratique, cela signifie que continuer à travailler, même à temps partiel, après l’âge légal permet parfois de recourir au CPF pour une transition, une montée en compétence ou un nouveau projet. Mais dès la liquidation définitive de sa retraite, le dispositif se ferme.

Peut-on encore utiliser son CPF une fois à la retraite ?

À l’heure où les repères professionnels s’estompent, la question revient : le CPF conserve-t-il une utilité après le départ en retraite ? Tout dépend du statut au moment où la pension est obtenue.

La liquidation à taux plein met fin au CPF. Impossible alors d’employer les crédits pour une nouvelle formation. Si le solde subsiste, il demeure gelé et aucune démarche ne permet de relancer son utilisation.

Cela dit, il existe une exception : le cumul emploi-retraite sans liquidation à taux plein. Pour celles et ceux qui choisissent cet itinéraire, le CPF conserve tout son intérêt pour continuer à se former.

Pour mieux se repérer, voici les deux situations principales qui existent à ce stade :

  • Salariés cumulant emploi et retraite sans liquidation à taux plein : possibilité de mobiliser le CPF restante
  • Pension de retraite liquidée à taux plein : accès au CPF définitivement bloqué, même si un solde subsiste

En résumé, le maintien du CPF dépend d’un seul critère : ne pas avoir acté le passage à la retraite à taux plein. Dès que ce stade est franchi, le compte s’éteint, peu importe le montant encore disponible.

Homme âgé travaillant sur un ordinateur portable dans un salon lumineux

Se former après la vie active : quelles alternatives et démarches pour les retraités motivés

Prendre sa retraite, ce n’est pas renoncer à découvrir ou à progresser. Dès que le Compte personnel de formation n’est plus accessible, d’autres solutions demeurent pour continuer à développer ses compétences ou explorer de nouveaux domaines grâce à la formation. Beaucoup l’envisagent pour rester actifs intellectuellement, préparer une nouvelle étape, réaliser un bilan de compétences, ou satisfaire leur curiosité.

Les organismes de formation en tiennent compte et leur catalogue s’adresse volontiers aux seniors. Dès lors que le CPF n’est plus une option, il reste des alternatives concrètes : ateliers d’anglais, découverte du numérique, stages créatifs, ou encore programmes spécifiques de préparation à la retraite. Tout cela, sans contrainte d’âge ni de statut.

Parmi les solutions adaptées à ce nouveau rythme de vie, plusieurs pistes se dessinent :

  • Centres universitaires de formation continue : programmes pensés pour les seniors, souvent à des tarifs préférentiels
  • Associations ou collectivités : propositions ciblées, parfois à coût réduit
  • Validation des acquis de l’expérience (VAE) : démarche permettant de transformer des années d’expérience professionnelle en diplôme ou certification

Nombre de retraités font ainsi reconnaître leur savoir-faire via la VAE, décrochant une certification après des décennies d’activité. Pour ceux qui souhaitent financer une formation malgré la fermeture du CPF, différents leviers existent : puiser dans son épargne, solliciter des aides régionales (les fameux chèques formation), ou explorer les dispositifs proposés par certaines caisses de retraite. Toutes les démarches se réalisent directement auprès des centres de formation concernés. Autre piste : les stages collectifs, souvent mis en place par les caisses de retraite ou par les mutuelles, rencontrent un réel succès et favorisent la création de nouveaux liens.

Le rideau tombe parfois sur le CPF, mais la soif d’apprendre, elle, ne baisse pas d’intensité. La formation trouve toujours une route, même bien après la dernière journée de travail officielle, tant que subsiste l’envie de s’élancer vers de nouveaux savoirs.

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