Les chiffres ne mentent pas : chaque année, des dizaines de milliers de chômeurs entament une formation, misant sur une qualification pour rebondir, mais trop ignorent encore les subtilités des aides et des démarches qui protègent leur allocation. Pas de place à l’improvisation pour maintenir son ARE pendant une formation : la moindre erreur d’étape ou d’information peut vous priver de ce filet de sécurité.
Plan de l'article
- L’aide au retour à l’emploi et la formation : panorama des dispositifs existants
- Qui peut bénéficier de l’ARE pendant une formation ? Les conditions à connaître
- Quelles démarches entreprendre pour toucher l’ARE en suivant une formation ?
- Formation et droits au chômage : ce qu’il faut anticiper pour sécuriser son parcours
L’aide au retour à l’emploi et la formation : panorama des dispositifs existants
La formation professionnelle bouscule les repères habituels des personnes en recherche d’emploi. Plusieurs dispositifs, orchestrés par France Travail (ex-Pôle emploi), soutiennent l’acquisition de nouvelles compétences ou un changement de secteur. L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) reste le socle, permettant à de nombreux inscrits de se former tout en conservant une ressource financière.
Au cœur de ce système, la rémunération formation (RFF) prend le relais quand l’ARE arrive à son terme, assurant une transition pour ceux qui poursuivent leur parcours de formation validé par France Travail. Ce mécanisme limite les ruptures dans la trajectoire de qualification. D’autres leviers, comme l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou le compte personnel de formation (CPF), complètent l’éventail selon la situation et l’historique professionnel de chaque demandeur.
L’enjeu est clair : choisir une formation reconnue, inscrite au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), gage de sérieux et de réelle employabilité. Les organismes partenaires sélectionnés par France Travail guident l’acquisition de compétences dans des domaines où les besoins sont forts.
Pour mieux visualiser l’articulation des dispositifs, voici ce qui structure l’offre actuelle :
- ARE : allocation principale versée durant une formation agréée
- RFF : relais financier possible après épuisement de l’ARE
- CPF : utilisable pour financer un diplôme ou une certification inscrite au RNCP
Ce maillage illustre la volonté de concilier indemnisation et acquisition de compétences, en fléchant l’effort vers des formations certifiantes et en facilitant le retour vers un emploi stable.
Qui peut bénéficier de l’ARE pendant une formation ? Les conditions à connaître
Profiter de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) durant une formation n’est pas automatique. Le dispositif cible d’abord les demandeurs d’emploi déjà indemnisés au titre de l’assurance chômage. En clair, seule une personne percevant déjà l’ARE peut demander la poursuite de cette allocation durant un parcours de formation professionnelle.
Le point de départ reste l’inscription à France Travail (ex-Pôle emploi). Les droits sont ensuite ouverts selon plusieurs critères liés à l’emploi précédent : durée d’activité suffisante, perte involontaire du poste, résidence sur le territoire. La formation doit en parallèle être reconnue et validée par France Travail, qu’elle soit financée via le plan de développement des compétences, le CPF ou un programme régional.
Pour récapituler, les conditions à remplir sont les suivantes :
- Être demandeur d’emploi indemnisé au moment de l’entrée en formation
- Avoir une inscription active à France Travail
- Suivre une formation validée ou agréée par France Travail
- Respecter les critères d’accès à l’ARE (ancienneté, fin de contrat non volontaire, etc.)
La durée de versement de l’ARE pendant la formation correspond au solde des droits restants au moment de l’admission. En cas d’épuisement de l’ARE avant la fin du parcours, la rémunération de fin de formation (RFF) peut prendre le relais, sous conditions. Pour éviter toute mauvaise surprise, une coordination étroite avec son conseiller France Travail et l’organisme de formation s’impose.
Quelles démarches entreprendre pour toucher l’ARE en suivant une formation ?
Conserver son ARE pendant une formation suppose d’anticiper plusieurs formalités, toujours en lien avec France Travail. La première étape consiste à prévenir son conseiller de son projet de formation, qu’il s’agisse d’une initiative personnelle ou d’une recommandation dans le cadre de l’accompagnement.
Lorsque la formation est choisie, sa validation par France Travail conditionne le maintien de l’ARE. Cette validation prend la forme d’une « attestation d’inscription en stage » fournie par l’organisme de formation. Ce document doit ensuite être remis au conseiller, qui met à jour le dossier et enclenche le versement de l’aide adaptée, souvent appelée ARE Formation (ARE-F).
Le respect des délais pour déclarer ses changements de situation reste primordial. Lors de chaque actualisation mensuelle, il convient de signaler sa présence en formation depuis l’espace personnel sur France Travail. Cette simple case à cocher permet d’éviter l’interruption des paiements et de sécuriser la continuité de l’emploi ARE aide.
Voici les étapes concrètes à ne pas négliger :
- Informer son conseiller France Travail avant le début de la formation
- Obtenir la validation de la formation par France Travail
- Fournir l’attestation de l’organisme de formation
- Actualiser sa situation chaque mois sur l’espace personnel
Le montant de l’ARE reste basé sur le calcul initial, sans modification liée à l’entrée en formation. Lorsque la durée du stage dépasse celle des droits, il est possible de basculer vers la rémunération formation RFF, sous réserve d’éligibilité. Un suivi rigoureux du dossier administratif garantit la préservation de l’emploi formation et la stabilité du revenu tout au long du parcours.
Formation et droits au chômage : ce qu’il faut anticiper pour sécuriser son parcours
Gérer ses droits au chômage pendant une formation implique d’anticiper plusieurs éléments : durée d’indemnisation, montant de l’ARE, gestion administrative… Le quotidien du demandeur d’emploi engagé dans un tel parcours ne laisse pas la place à l’improvisation.
Il est judicieux d’ajuster le calendrier de la formation à la période de versement des droits ARE. Si la formation se prolonge au-delà de la période couverte, une bascule vers la rémunération de fin de formation (RFF) peut être envisagée, sous réserve de remplir toutes les conditions et d’obtenir la validation de France Travail. Ce passage n’est jamais automatique : il faut notamment que la formation figure au répertoire national des certifications professionnelles.
Côté finances, le montant de l’ARE ne change pas pendant la formation, mais reste assujetti à la CSG et à la CRDS. Ce revenu doit être déclaré chaque année pour l’impôt sur le revenu. Les droits à la retraite complémentaire continuent de s’accumuler tant que les versements ARE sont effectifs.
Pour faciliter la mobilité, il existe aussi des dispositifs complémentaires : l’aide à la mobilité ou l’AGEPI (aide à la garde d’enfant pour parent isolé) peuvent être sollicités. Ces soutiens ciblés, soumis à conditions, contribuent à lever les obstacles logistiques et à sécuriser l’accès à la formation sur le marché local.
Rester vigilant, anticiper les démarches et dialoguer avec France Travail : trois leviers pour traverser la période de formation sans faux pas administratif, et garder le cap jusqu’à un retour durable à l’emploi. La réussite se joue parfois à un formulaire près.